samedi 2 juillet 2011

Introduction à la Magie Enochienne

Ce système magique a été créé suite aux travaux du docteur John Dee (1527-1608) et de son medium Edward Kelley (1555-1595).

John Dee

John Dee est une des plus importante figure de son époque, connu pour ses travaux en mathématiques (il a occupé un temps un poste à la Sorbonne où il donnait des cours sur Euclide et sur la géométrie), en cartographie, astronomie, astrologie (il fut l'astrologue de la reine Elizabeth après qu'elle lui ait demandé de déterminer le jour le plus favorable pour son couronnement, et il lui donna également des cours d'astrologie), cryptographie, etc.
Les biographes anglosaxons de John Dee mettent en lumière qu'il aurait conseillé à la Reine Elisabeth I d'investir sur la Marine, partant de l'hypothèse qu'elle serait l'avenir stratégique de l'Angleterre.
Sa bibliothèque, qui fut incendiée peu avant sa mort, était l'une des plus riches d'Angleterre, et de nombreux savants venaient la visiter.
Dee était par-dessus tout fasciné par les mystères et les sciences occultes, en particulier par la légende d'Enoch qui fut enlevé au Ciel et eu la grâce de voir la Divinité en face et d'obtenir toute sagesse et connaissance, légende qui fut à l'origine de l'apocryphe
Livre d'Enoch racontant comment les Anges descendus parmi les hommes leur ont enseigné les secrets de la Magie (de cette légende dérive le nom de magie énochienne, que Dee appelait simplement Magie Angélique).

Edward Kelley
Edward Kelley (nommé parfois Edward Talbot) est un mystérieux personnage qui jouit d'une réputation sulfureuse, il est décrit comme un nécromancien, auteur de quelques traités d'alchimie, et aussi comme un voleur (ce qui lui aurait valu, d'après la légende, de se faire couper les oreilles). Il frappe à la porte de Dee en 1581 avec un mystérieux livre sur la transmutation des métaux en or (le mystérieux Livre de St Dunstan), et avec un échantillon de poudre rouge qu'il prétend être de la poudre de projection. Ses qualités exceptionnelles de médium ont tôt faits de convaincre Dee d'utiliser ses services.

À cette époque, Dee avait déjà commencé ses expériences de clairvoyance au moyen d'un cristal, procédé très répandu à l'époque et qu'on retrouve dans de nombreux traités de magie et grimoires de sorcellerie. Tout seul dans un premier temps mais avec peu de succès (il avoue lui-même être un piètre médium), puis en faisant appel à des médiums, le dernier avant Kelley étant Barnabas Saul.

La Magie énochienne est difficilement comparable aux divers courants magiques existants à l'époque de Dee ou actuels. Elle se base sur des Talismans complexes et des Tables de caractères d'où sont tirés une multitude de noms d'esprits.

Les premiers manuscrits de Dee décrivent le matériel necessaire à la pratique : une table de pratique sur laquelle est posé un pantacle en cire (le sigillum Dei Aemeth) ainsi que des répliques miniatures de ce pantacle sous les pieds de la table; le Sigillum Dei Aemeth supporte la pierre de voyance ; viennent ensuite un jeu de draperies en tissus nobles recouvrant ces artefacts, destinées à canaliser la force émanée du Sigillum. les diverses figures ornant cette table, ainsi qu'un anneau en or, réputé être l'Anneau de Salomon, devaient être portés lors de toutes les invocations. A noter que l'Anneau est fort différent de celui décrit par la tradition hébraïque : le "nom secret de Dieu" en hébreu est "HUHI", tandis qu'en énochien c'est "PELE", dont les lettres sont entrelacées avec un motif grossièrement cruciforme.

Les manuscrits de Dee comportent également plusieurs tables de caractères, on peut citer :

la Table de Nalvage (nommée d'après le nom de l'Ange qui a révélé cette Table)
la Sainte Table (sorte de super-plan de travail placée sur l'autel, sous le Sigillum Dei Aemeth)
le Médaillon Saint dont la révélation a failli tourner à la magie noire si l'un des Anges n'était pas intervenu
la Grande Table de la Terre avec ses 4 Sceaux et ses innombrables hiérarchies
les 7 « insignes de la création » (leur symbolisme rappelant la création du monde telle que décrite dans la Génèse)
7 Tables de 42 Ministres aux ordres de 7 Princes, eux-même gouvernant sous l'autorité de 7 Rois (cette hiérarchie étant appelée Heptarchia Mystica), ainsi que les Sceaux magiques de ces 7 Rois et 7 Princes.

Il existe également tout un manuscrit, intitulé Liber Sextus et Sanctus ou Liber Loagaeth, constitué de 49 Tables de caractères, dont le sens est jusqu'à présent inconnu. Le détail de cette révélation particulière se trouve dans les Liber Mysteriorum, en particulier les Quintus et Sextus.
Il semble que ce manuscrit, peu exploité en pratique magique, recèle des informations linguistiques intéressantes traitées dans l'article énochien.

Le plus connu des éléments de l'énochien, le plus original aussi, concerne 48 « Appels » ou « Clés Angéliques », qui sont 48 invocations écrites dans une langue inconnue, qu'on nommera plus tard la langue énochienne. Ceux-ci ont été dictés lettre par lettre, à l'envers (c'est à dire en commençant par la dernière lettre du dernier mot), tout d'abord dans leur langue originelle, puis plus tard en anglais. L'utilisation de ces Appels demeure toutefois un mystère. Déterminer si ce langage en est véritablement un, ou s'il s'agit d'une invention humaine (comme dans le cas de la Lingua Ignota de Sainte Hildegarde de Bingen) n'est pas évident, et il existe trop peu d'éléments pour mener une étude linguistique sérieuse.
Il est à noter toutefois que ce sont ces clés, exprimées en vieil anglais et en énochien, qui ont servi de base à la création d'un dictionnaire d'énochien.

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